Je suis une fidèle de l’émission télévisée « Chasseurs d’appart’ » qui, en dépit des inévitables polémiques entre agents immobiliers participant et production, est à la fois divertissante et très instructive d’un point de vue sociologique. On y apprend notamment, au fil des émissions, que les potentiels acheteurs sont nombreux à rechercher une cuisine ouverte mais aussi une « suite parentale ». Cette tendance correspond-elle à une simple mode ou à une changement profond des habitudes de vie ? Commençons le décryptage par définir la « chambre parentale ».
Qu’est-ce que la « chambre parentale » ?
Une jolie chambre parentale, décorée dans des coloris doux de beiges et de gris (vue sur le blog Planète déco)
Traditionnellement, on réserve aux parents la pièce la plus spacieuse, au motif évident qu’ils sont 2 à l’occuper. La « chambre parentale » est donc la plus grande du logement. Mais cette attribution me paraît être une convention pour le moins arbitraire. En France, la loi stipule que tout logement doit disposer d’au moins 1 pièce principale de 9m² ou 20m³. Une chambre doit donc mesurer 9m² minimum (ou 20m³ si il y a une grande hauteur sous plafond ; vous pouvez relire à ce propos l’article « Petits ou grands logements »). La superficie de la chambre des parents doit permettre d’y placer un lit double (minimum 140 x 190 et jusqu’à 180 x 200) et de circuler autour. On estime que 12m² correspondent à la superficie minimum pour un lit 2 places plus un lit de bébé ; voilà pour la taille communément admise pour une chambre parentale. Dans les logements neufs, on trouve donc en général une chambre de 12m² plus 1, 2 ou 3 chambres de 10m² à peine, placard compris… il est donc logique de garder la plus grande pour y placer le lit double. Mais si on a la chance d’avoir au moins 2 chambres de bonne taille, il faut se poser sérieusement la question de la répartition en fonction de la composition de la famille. Car, en réalité, les enfants ont plus besoin d’espace que les parents ! Que font la plupart des parents dans leur chambre à part occuper le lit ?! Et que font donc les enfants dans la leur : dormir, jouer, travailler… Pas simple de jouer aux Playmobil dans 9m² !
Alors il faut un peu de bon sens et beaucoup de dévouement (n’en faut-il pas pour être parent ?) pour s’avouer que la répartition des chambres ne sera peut-être pas celle que l’on aurait sécrètement souhaitée et que la chambre parentale ne sera sans doute pas celle que l’agent immobilier (soucieux de séduire ses acheteurs potentiels) voudrait nous attribuer. Sachez raisonner en termes de fonctionnalité et non seulement de confort ! Si les enfants doivent partager une chambre à 2 ou 3, autant que ce soit la plus grande. Pensez aussi qu’il vaut parfois mieux regrouper les enfants dans une chambre pour la nuit (façon dortoir) pour libérer dans une autre chambre un espace de jeu suffisant (vive la salle de jeux !).
Dans l’excellent article du blog Superliposés « Garder la meilleure pièce pour vos enfants », Aurélie nous dit : « En offrant la plus grande chambre à vos enfants vous leur permettez d’y créer leur monde, vous mettez tout à disposition pour qu’ils puissent y faire un maximum de leurs activités, sans que votre salon se transforme éternellement en salle de jeux ou bureau d’étude. » Elle nous donne aussi ses « astuces pour vous contenter d’une plus petite chambre pour les parents » : choisir un lit plus petit (aïe, pour une fille du Nord ça va être un peu compliqué !), une armoire pont (pas très Feng-shui mais efficace), le lit-coffre (parfait pour les valises, le linge et les vêtements hors saison), avoir moins (« less is more » ou comment se simplifier la vie). » J’ajoute à cette liste non exhaustive la possibilité de choisir à la place du lit 2 places un vrai bon canapé-lit, dit « couchage quotidien », qui transformera la journée votre chambre en petit salon cosy et n’entammera en rien le confort de vos nuits.
La question de fond est philosophique ! Soit, comme l’architecte Jean Nouvel, vous postulez qu’« un beau logement est un grand logement » (idem pour la chambre des parents), soit, avec l’économiste Schumacher, vous vous appropiez le « Small is beautiful » (bon, pas trop petit tout de même…). Mais la philosophie n’exclut ni l’esthétique ni l’esprit pratique. Alors pensez FONCTIONNEL ! La plupart du temps, l’harmonie d’une pièce dépend plus de l’agencement astucieux que du nombre de mètres carrés. Si vous avez du mal à vous imaginer dans plus petit, dites-vous que les petits espaces favorisent l’intimité et faites appel à un conseiller pour vous aider à aménager votre nid douillet !
Mais ce que c’est judicieux et bien écrit !!!! Un bonheur de te lire Laure !
On ne se lasse pas de tes bons conseils et de toutes tes petites astuces pour embellir notre intérieur…même en Tunisie!!!
Bravo pour cet article hyper intéressant et qui est si agréable à lire!
notre chambre fait 10 m carré et mansardée, on a opté pour une estrade, ce qui permet des rangements sous le lit
malgrés la petite superficie, nous avons un bureau et même la TV, j’ai la chance d’avoir un mari astucieux et moi, de bonnes idées déco !!!
Nous habitons depuis 16 ans un appartement disposant de trois chambres de 17 – 14 et 9 m2. A notre arrivée, notre fils n’avais pas encore 2 ans et nous avions une adolescente de 13 ans. c’est donc notre fils qui a occupé la plus petite chambre et notre ado la moyenne. Finalement, 4 ans plus tard, force était de constater que même avec un lit surélevé, l’espace imparti pour jouer dans la chambre de notre fils était très confiné. Il n’était bien entendu pas question de déplacer notre fille qui avait superbement investi sa chambre … Mon mari et moi avons donc permuté notre chambre avec celle de notre fils. Il a fallu ruser pour positionner la lit de façon à ce que chacun puisse y accéder de son coté et ce sont les tables de chevets qui ont été remplacées par de simples cubes de bois … c’est petit mais finalement très douillet et suffisant pour nous deux … et mon fils a grandit au milieux de ses Playmobils puis constructions de Legos qui ont plus tard laissé place à de grands espaces pour étudier au milieux de ses maquettes d’avions (dernier de ses hobbies). Il est désormais étudiant et donc n’occupe plus sa chambre que le week-end, notre fille a quitté le domicile parental depuis 6 ans et c’est son petit bonhomme de trois ans qui dispose désormais de sa chambre réinvestie pour l’accueillir quant il dort chez papy et mamy mais pour autant, nous ne concevons pas mon mari et moi de reprendre notre espace initial, notre petit cocon intime nous va très bien !
Entièrement d’accord avec vous! Dans mes rêves, cette immense chambre avec banquette au pied du lit, grandes baies vitrées, (voire suivant un de vos billets, baignoire dans la chambre) spacieuse; dans la réalité, cette petite pièce excentrée avec plafond (très) incliné , et fenêtre dans un coin, un très grand lit certes, mais pas de table de chevet, pas assez de place. On apprend à s’en passer!
Pour les enfants, la chambre est une pièce importante, presque vitale, indispensable pour jouer et faire leurs devoirs. C’est leur propriété, et d’ailleurs en grandissant ils ne font pas faute de nous le faire savoir! Alors oui, logique qu’ils aient besoin de plus d’espace que les parents.
L’important dans l’histoire c’est d’avoir le lit! 😉
Aaaaah cette chambre. Ma prochaine sera grande et avec dressing ! Je trouve que dans cette émission les chambres sont tjs petites et je me dis comment font ils quand l enfant à des activités artistiques dessin musique avec instrument etc. Ah l’ espace, ce luxe. J espère que tu en as un peu à paris et que tu vas bien. Bises
C’est ce que nous avons fait, la plus grande chambre pour nos 2 bambins avec des banquettes rangements qui servent de coffre à jouet. Et comme ça le salon est plus tranquille.