CHRONIQUE FAMILLE CHRÉTIENNE
Avant propos : Le Magazine Famille chrétienne, pour « mettre en place de nouveaux projet éditoriaux » sur son site, a décidé d’arrêter la publication des chroniques mensuelles « Bon Plan Maman déco » que j’écrivais avec plaisir.
2 dernières chroniques auraient du paraître mi-mai et mi-juin. Puisque je trouve dommage qu’elles restent lettres mortes, je vous les partage, dans leur version originale, c’est à dire non remaniées par le secrétariat de rédaction de Famille chrétienne. La chronique que je vous propose aujourd’hui (n°6) « Pourquoi mon intérieur ne ressemble pas à un magazine déco ? » a été rédigée comme première partie de la chronique (n°7) « Ne regardez pas le désordre », malencontreusement publiée mi-avril. Je vous laisse remettre de l’ordre ! Chacune de ces 2 chroniques peut néanmoins être lue de façon indépendante.
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Au-delà de la simple invitation à la rêverie, la lecture d’un magazine peut nous entraîner à réfléchir sur notre cadre de vie : pourquoi donc mon chez moi est-il si différent de celui des revues de déco ?
Feuilleter un magazine déco, pour vous, c’est : A. Décompresser ? B. Plonger dans un monde d’harmonie ? C. Chercher l’inspiration ? D. Culpabiliser ? De l’insouciance à la consternation, plusieurs réponses sont possibles. Mais commençons par un constat évident : pour susciter rêverie, envie, voire jalousie, les journaux transposent la réalité. Lieux soigneusement choisis pour leur caractère atypique, exotique, exceptionnel ou luxueux, éclairages et cadrages jamais improvisés, l’image retouchée étaye le discours flatteur. Ce n’est pas un hasard si le métier de styliste déco est une école de patience. Avant de photographier le décor, il faut s’assurer que rien ne traîne (sauf le joli plaid qui côtoie négligemment l’appétissant plateau du café), que le linge est frais (et les serviettes assorties aux savonnettes), que le ménage est impeccable, etc. Cette longue mise en scène est souvent pour l’éditeur l’occasion de mettre en avant du mobilier design ou vintage coûteux, des marques encore inconnues du grand public, les accessoires des nouvelles collections de la saison…
Si photos et légendes peuvent parfois nous donner de belles idées, elles contrastent fréquemment avec la réalité de nos intérieurs. Chez moi, les coussins sont souvent en bataille, les vitres éclaboussées de pluie et la nappe tâchée de pattes grasses. Mon salon n’est ni une galerie d’art ni un laboratoire. Il est même sans doute impropre à la transposition sur une page de papier glacé !
C’est que, chez moi, il y a une famille qui vit, grandit, s’épanouit. Avez-vous déjà essayé de compter les personnages dans une revue de déco ? Vous n’en voyez pas ? Bien sûr, c’est un journal de décoration, pas de sociologie. Mais si on plante le décor, n’est-ce pas pour que des habitants l’occupent ? Dieu n’a-t-il pas créé notre cadre de vie avant de confier la Création à l’Homme ? Une maison sans habitants est une maison sans âmes. Quand les enfants s’éveillent, doudous et livres échoués sur le canapé sont autant de signes visibles de leur présence active dans la famille. Et même lorsque les jeunes adultes quittent le nid familial, certains objets témoignent de leurs retours sporadiques mais tant attendus, pour un week-end ou des vacances.
Je crois que c’est finalement le magazine déco qui ne ressemble pas à mon intérieur : trop statique, trop lisse, sans la joyeuse effervescence de la vie de famille. Ne soyons pas de simples figurants dans un décor de théâtre !
Laure Mestre, « coach déco » à Lille
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Non, ce n’est pas chez moi ! C’est le magasin Flamant de Bruxelles !
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Les chroniques déco de Famille chrétienne, qu’est-ce que c’est ?
Un traité de déco catho ? Une méthode d’aménagement ésotérique ? Un essai de théologie de la maison ? Un feuilleton de psycho-décoration religieuse ? Simplement une rubrique à la fois pratique et spirituelle pour une approche chrétienne de l’habitat, un bouquet d’idées pour que règne au quotidien l’harmonie dans nos demeures, une démarche de foi pour faire rimer décoration d’intérieur avec vie intérieure… Bref, des chroniques où je mets mon expérience de professionnelle de l’agencement et de la décoration au service de toutes les familles, sous le regard de Dieu.
Voulez-vous poursuivre l’aventure des chroniques « Intérieurs lumineux » ?
J’ai souhaité, dans ce blog, vous inviter à la lecture de ces chroniques sous le titre « Intérieurs lumineux » que j’avais personnellement choisi. L’arrêt de publication des chroniques sur le site de Famille chrétienne m’attriste et je voudrais continuer à écrire d’autres chroniques sur mon blog ou à les proposer à un éditeur. J’ai tout un tas d’idées de sujets en réserve ! Êtes-vous partants ?
Retrouvez les précédentes CHRONIQUES DÉCO : n°1 : L’entrée annonce la couleur (novembre 2013) n°2 : Trésors de récupération (décembre 2013) n°3 : Le fauteuil de ma grand-mère (janvier 2014) n°4 : La baignoire dans la chambre ? (février 2014) n°5 : Le papier peint est un jeu d’enfant (mars 2014) n°7 : Ne regardez pas le désordre ! (avril 2014)A lire aussi : « Les coulisses d’un shooting photo » sur le blog Déconome… très instructif !
Alors, là je suis entièrement totalement et complètement de votre avis!
Et souvent je me fais la réflexion que ces cuisines mâgnifiques qu’on voit sur ces mêmes magazines…. ne servent qu’à faire déco et pas la vraie tambouille des familles, même avec la salade artistiquement jetée dans l’évier en pierre de taille….
Comme le tout aussi magnifique bouquet de pivoines/fleurs du jardin etc… qui se promène sur toutes les photos de la chambre au salon, et même dans la cuisine. (comme si on ne remarquait pas ce genre de détail, tiens!)
C’est bien dommage qu’on vous supprime vos chroniques, par contre. Mais j’ai toujours grand plaisir à les lire ici! (oups je me suis un peu étalée, aujourd’hui!)
bien sur complètement d’accord avec ton texte !…et en plus, certaines photos sont retouchées, faisant disparaitre des « trucs » disgracieux par exemple !…quand aux textes, il prêtent souvent à sourire (« il et elle se promenaient quand ils virent la maison de leur rêve (avec un panneau à vendre, of course !), véritable coup de foudre, tout est à refaire mais ils adoooorent les travaux, etc etc…) Bien sur ça nous fait rêver, mais on sait que ce n’est pas la réalité et vive les intérieurs habités et en fouillis (enfin, un peu !)
ps : tu écris des chroniques ailleurs ?
Biensur continue !
j’adore tes articles !
et je suis 100 % d’accord avec tes idées sur les photos des magasines de déco.
bises
Ton idée rejoint assez la mienne d’un décor en carton pâte ! le beau n’est pas forcément pratique et vice versa, sans compter qu’une maison est toujours en évolution et donc…en travaux, j’en ai même vu qui rendaient les travaux photogéniques ! qui peut donc me dire pourquoi on mets toujours un jean neuf pour repeindre une pièce ?
Continue dans tes idées, elles sont vraies, les autres sont déjà prises !
Bises
J’adore tes articles Laure, notamment celui de la maison moche en vacances !
Et ici je suis bien d’accord avec toi !
Pour moi, feuilleter un magazine déco, c’est :
A. Décompresser
B. Plonger dans un monde d’harmonie
C. Chercher l’inspiration
Mais surtout pas culpabiliser !
Bon week-end
Nat
Je suis une dévoreuse de magazines de déco, j’y puise inspiration et un peu de rêve aussi, mais je souscrit totalement à ton propos, toutes ces demeures fantastiques paraissent bien vides sans le joyeux bazar annonciateur d’une vie de famille normale.
Ce qui me fait le plus sourire, ce sont les cuisines conçues pour ne jamais y cuisiner tant tout est impeccable mais finalement plus déco que pratique.
Avec mon mari, grand fan de déco aussi, on s’amuse à détecter les « erreurs » de tous ces magnifiques intérieurs, tout ce qui montre le peu de sens pratique!
Bon weekend
Elisa
J’aime beaucoup ces chroniques… alors si vous continuez à en publier je les lirai avec plaisir ! 🙂
Ah, j’aime bien cet article, il déculpabilise… et il m’enlève la pression ! 😉 Parfois, quand j’ai mis plusieurs jours de vacances à faire un rangement impec, je suis toute contente… mais voilà, ça vit et ça ne reste jamais longtemps comme ça !
Merci Véronique, quelle joie de faire tout bientôt ta connaissance ! Ne te crois donc pas obligée de faire la guerre à la poussière avant notre arrivée ! Laure