VUE SUR SEINE, NOUVELLE PARISIENNE
Pour paresser sur les quais de Seine après un passage chez les bouquinistes : pouf en corde « Flax Ottoman », Christien Meindertsma
@ Vue sur Seine, vendredi
Vendredi : papiers, cartons, journaux. Me demande si les bouquinistes du quai viennent pas chiper leurs vieilleries dans nos poubelles. Faut pas d’fierté pour vendre aux passants des bouquins qui ont déjà servi.
– Bonjour Monsieur Beauchêne, la Seine a encore monté. Paraîtrait qu’on aura p’t’être la crue centenaire comme ils disent.
– Centenale. Je note que les voitures d’enfants sont encore dans le hall. Je vous prierai de bien vouloir faire appliquer le règlement de l’immeuble, lequel stipule que l’entrée doit être dégagée de tout objet encombrant.
– C’est qu’faudrait que j’voye les locataires…enfin, les propriétaires des poussettes. Sont pas comme vous monsieur, avec des horaires chronométrés comme une pendule. Ils vont, ils viennent, j’pose leur courrier sur le paillasson. Vous pouvez prendre l’ascenseur, j’ai fait faire la réparation hier.
C’est pas dans ses habitudes. Monsieur Beauchêne monte toujours par l’escalier . Ca doit lui faire son exercice de la journée. Sixième étage, porte de gauche, c’est pas rien d’grimper là-haut à son âge. Au moins, il sera pas mouillé si la Seine déborde.
– Bonjour monsieur, vous êtes le gardien de l’immeuble ?
– J’crois bien, oui.
– Jean Liège. Je suis le neveu de Monsieur Beauchêne. Je vais habiter ici pour le second semestre de l’année universitaire.
– Il est remonté y’a quelques minutes mais il m’a rien dit sur votre arrivée. Faut dire qu’il était pas d’humeur à discuter. Il est au courant ?
– Bien sûr. Il m’a proposé une chambre pour me permettre de poursuivre mes études dans de meilleures conditions. Ma famille habite en province.
– Bon. J’sais pas où il compte vous loger mais faut pas espérer avoir votre indépendance dans une chambre de service au septième. L’accès est interdit. Trop insalubre. Risques de fuites d’eau.
– L’appartement est suffisamment grand semble-t-il. J’ai quelques réminiscences d’une visite avec mes parents lorsque j’étais enfant. C’est au sixième je crois ?
– Y’a l’ascenseur. Et il marche. Votre oncle, il préfère monter à pieds. Il a p’t’être bien peur que la machine s’arrête sans qu’on lui ait demandé à un étage où faudrait causer à un autre locataire et se serrer dans la cabine. Bon, vous m’demandez si vous avez besoin. J’suis là pour ça.
– Merci beaucoup. Je n’y manquerais pas. Je vous souhaite une bonne journée.
Brave garçon. Aimable avec ça. J’en connais qui feraient bien de prendre exemple.
@ à demain pour la suite…
Hi, c’est bien agréable le style feuilleton ! tu as un talent certain pour les dialogues.
A demain
Merci Monesille, j’espère soutenir votre attention pendant une semaine ! Demain, apparition d’un nouveau personnage… Bonne soirée. Laure
Merci pour cette lecture quotidienne très agréable!
Merci Marie-Vé, en avant pour la suite dans un confortable fauteuil « à la française ». Bon WE ! Laure