L’Abbaye de La Grainetière

Toujours dans ma série « je trie mes photos d’été », je vous emmène aujourd’hui à l’Abbaye de La Grainetière en Vendée (tout près des Herbiers et du Puy du Fou) dont je vous avais parlé lors de notre visite du Prieuré de Grammont. Contrairement à ce dernier qui n’est aujourd’hui plus qu’un lieu chargé d’histoire et d’émotion, l’Abbaye Notre-Dame de la Grainetière est encore en activité et accueille une toute petite communauté d’une dizaine de moines.

L’église à ciel ouvert laisse entrevoir la majesté de l’édifice roman long de 50 m. De l’ancienne abbatiale, il ne reste plus qu’une partie du chœur, du transept sud et du mur sud de la nef. La délimitation du plan au sol, encore bien visible, est soulignée par une ravissante charmille qui remplace les murs détruits et le porche. Un lieu paisible et serein où il fait bon admirer les merveilles de la Création.

Fondée en 1130 par des moines bénédictins de l’abbaye Notre-Dame de Fontdouce en Saintonge, l’Abbaye de La Grainetière est achevée en 1210 dans le style roman caractérisé par ses arcs en plein cintre. Saccagée à plusieurs reprises au cours de la Guerre de Cent Ans et des guerres de religion, elle finit par être réquisitionnée et vendue comme « bien national » à la Révolution française. Privée de sa vocation spirituelle, l’abbaye sera alors utilisée comme carrière de pierres (église abbatiale) et comme ferme (bâtiments conventuels), ne laissant à notre mémoire qu’un seul des 4 côtés du cloître, la salle capitulaire, une partie du réfectoire, 2 belles tours (dont la Tour de l’Abbé restaurée en 2001) et les magnifiques vestiges de l’église. Le classement en monument historique (1946) sauvera heureusement l’édifice d’une disparition totale. La reconstruction partielle ne reprendra que dans les années 60 et surtout avec l’arrivée des moines bénédictins en 1979.

Le chœur de l’ancienne église abbatiale n’est plus délimité que par ses fondations mais les 2 absides latérales s’élancent encore vers le ciel.

On imagine l’élégance primitive du cloître roman grâce à ce qu’il en reste:  la galerie ouest dont les arcades en plein cintre s’appuient sur des colonnes doubles. Elle est surmontée d’une loggia en bois ajoutée au XVIIe siècle après le destruction de l’hostellerie.

La salle capitulaire sert aujourd’hui de chapelle à la congrégation monastique. Ouverte au public pendant les offices, on peut y admirer 4 piliers décorés de chapiteaux.

La Congrégation Notre Dame d’Espérance, fondée en 1966, vit selon la règle bénédictine adaptée pour accueillir des moines malades ou handicapés. « Le Prieuré Notre-Dame d’Espérance devra donc permettre aux hommes malades, handicapés ou de faible santé de devenir moines à part entière, en suivant la règle de Saint Benoît dans la mesure qui leur est possible. Seuls sont exceptés les malades mentaux non guéris par un traitement approprié, et les grabataires. » La congrégation compte 12 monastères en France dont celui de La Grainetière (1979).

Abbaye Notre-Dame de La Grainetière