La désolation des îles de Saint Martin et Saint Barthélémy après le passage de l’ouragan Irma nous invite à beaucoup d’humilité face aux éléments naturels. Elle devrait aussi nous faire réfléchir à plus de réalisme et nous inciter à développer des parades ingénieuses à la force des tempêtes, ouragans, cyclones, tornades et typhons.
Maisons rondes ou maisons dômes ont fait la démonstration que le vent s’attaque surtout aux angles et à tout ce qui dépasse ! Les romains avaient compris bien avant nous que l’arc est la forme qui offre la meilleure résistance… Faisons confiance aux idées et aux techniques de construction qui ont fait leurs preuves ! Voici une sélection d’architectures, novatrices mais néanmoins fidèles aux bons vieux principes physiques, dont nos bâtisseurs feraient bien de s’inspirer pour reconstruire durablement.
La maison dôme de Pensacola Beach en Floride
Vous l’avez vue et revue dans les journaux télévisés et sur les réseaux sociaux ! « Imaginée et construite par un couple d’Américains, cette maison se situe à Pensacola Beach, en Floride. Cette maison dôme en béton possède une forme originale censée résister aux ouragans grâce à des techniques de constructions adaptées aux conditions extrêmes. Depuis, cette audacieuse structure a fait ses preuves. En 2005, le passage de l’ouragan Dennis n’a causé aucun dommages significatifs. » (Source : Dessine-moi une maison… insolite !)
Maison dôme (anti-ouragan), Pensacola Beach, en Floride
Domespace : la maison « tournesol »
Construite entièrement en bois non traité, la maison-dôme de Patrick Marsilli peut tourner sur elle-même jusqu’à 330° pour profiter du soleil à toute heure du jour ; « le dôme géodésique est une architecture naturellement capable de résister à des tremblements de terre de forte magnitude et à de très fortes tempêtes. » (Source: Domespace : la maison « tournesol » de Patrick Marsilli ; site internet : Domespace)
La maison-dôme de Patrick Marsilli
Dome house : la maison japonaise anti-sismique
La construction inventée par des architectes japonais est ultra légère (80 kg), très économique (modèle de base à 6000 euros pour une superficie habitable de 44m²) et peut être réalisée en une semaine seulement. Une réponse efficace aux désastres écologiques (tremblements de terre, vents violents). (Source : Dome house : la petite maison japonaise qui résiste aux séismes)
« la construction de forme arrondie et surtout extrêmement légère est spécialement conçue pour résister aux éventuelles secousses. Composée d’éléments préfabriqués en polystyrène expansé, celle-ci se construit selon vos désirs et cela en quelques jours seulement. Grâce à la légèreté de ces matériaux, les éventuelles ondes de choc sont absorbées et les risques d’effondrement presque réduits à néant. En plus de ses capacités antisismiques, cette maison en forme de dôme a une excellente prise au sol grâce à ses courbes aérodynamiques et vous protègent des éventuels vents violents ou typhons. De plus, sa forme d’igloo permet une excellente répartition de la chaleur et les matériaux qui la composent évitent l’apparition de moisissure, de rouille ou bien encore de termites. » (Source : Dome House, une maison japonaise résistant aux séismes ; site internet : international domehouse)
La Dome House, maison japonaise anti-sismique, s’adapte à tous les habitats locaux.
Dome cottages, Toretore Village Sirahama, Wakayama, Japan (Japan today)
EcoDome : la maison économique en sacs de sable
Cette maison écologique et économique mise au point par l’architecte irano-américain Nader Khalili est construite à base de terre, de gravats et de sacs en plastique, pour répondre à la question « Après une catastrophe naturelle dévastatrice (tremblement de terre, tsunami, incendie, ouragan, inondation…), comment reconstruire rapidement et à faible coût des maisons très solides ? » (Source : Géobiologie, habitat en terre, EcoDome, maison économique en terre)
«Mes maisons sont construites avec de la terre ou du sable. Elles ne coûtent presque rien. Elles ne peuvent pas prendre feu, elles résistent aux cyclones et aux séismes car elles reposent sur un système d’arcs et n’ont pas d’étage. Un petit dôme en terre peut être construit en trois jours (…). Rien de pire que les maisons carrées en cas de catastrophe naturelle !» Nader Khalili (1936-2008). D’autres informations passionnantes à lire sur CalEarth.
EcoDome : la maison construite en sacs de sable. La 3ème image présente l’EcoDome Mars One, prototype réalisé en 1984 pour une expédition lunaire/martienne ! La 4ème est une maison construite au Costa Rica avec la même technique.
La maison coquillage au Japon
Un petit coup de cœur à retrouver sur mon florilège Architecture sur Pinterest ! « Cette maison de vacances à l’étonnante forme de coquillage se trouve au cœur d’un bois japonais. Tant pendant la chaleur de l’été que les frimas de l’hiver, on bénéficie d’un climat idéal à l’intérieur de cette maison, qui est en effet complètement construite en béton armé. » (Source : 5 maisons rondes que vous aimeriez posséder)
La maison coquillage au Japon
La maison bulle
« La Maison Bulle est un concept architectural datant des années 1960, il utilise principalement le voile de béton armé sans coffrage. Le concept de maison bulle est développé à partir des années 1960 par des architectes tels que Antti Lovag, Claude Costy et Pascal Häusermann. Ils réalisent notamment : La maison Bernard, Le palais Bulles de Pierre Cardin, la Maison Gaudet (ou maison du Rouréou), la maison bulle de Minzier, la maison Unal, la Maison d’Hélène et Christian Roux. Les difficultés pour obtenir les permis de construire entravent son expansion, mais son coût réduit contribue à sa pérennisation, il se construit régulièrement des maisons bulles en France. Le voile de béton armé sans coffrage est inventé par Pascal Häusermann qui construisit pour son père, en 1959, la Villa le Dolmen, à Grilly, dans l’Ain. Le béton est posé à la main ou projeté et reste pris dans le ferraillage (agrémenté parfois de tissus ou de grilles métalliques). Ce procédé servira pour la plupart des maisons bulles, sa mise en œuvre sera surtout développée par Claude Costy puis par les différents auto-constructeurs. » (Source : Wikipédia)
La maison bulle Unal à Chapias en Ardèche (Photo : J’ai visité la maison bulle : Unal sur le blog So déco)
Les maisons semi-enterrées
Les maisons semi-enterrées peuvent être une réponse efficace aux ouragans car elles offrent une faible prise au vent et sont par nature fortement ancrées dans le sol. Je vous en présente ici quelques beaux exemples qui se fondent joliment dans le paysage.
A Wild Proposal for Domed Houses Made of Inflated Concrete (image Pinterest) | Monolithic dome house in Texas | Maison bulle enterrée (image Habitat bulles)
Et vous, quelle architecture préférez-vous ? Les architectes, les entrepreneurs et les politiques sauront-ils tirer les enseignements de la catastrophe ?
c’est vrai que je me suis posée la question : existe t il des constructions qui limiteraient les dégâts dans des zones à risque ?…un petit air futuriste quand même, on a pas l’habitude de ces rondeurs !….
Je ne suis vraiment pas fan de ce genre d’architecture mais ton billet est extrêmement intéressant et nous invite à nous poser des questions quant au style architectural à adopter de préférence dans des zones exposées aux ouragans et visiblement aussi aux tremblements de terre. Je n’avais pas pensé que la forme ronde pouvait limiter les prises au vent mais cela paraît complètement logique en fait. Il faudrait que les programmes de reconstruction tiennent compte de ce genre de réflexion pour éviter de nouvelles catastrophes.
Et puisque tu nous le demandes, de toutes ces maisons, à choisir, c’est la maison dôme de Patrick Marsili que je préfère car avec ses écailles de bois elle s’intègre parfaitement dans la nature. Bises Marie *