Évaluation d’histoire en CE2, sur la société au XIXème. Les élèves doivent analyser une gravure représentant un logement ouvrier. Question: «En quoi vois-tu que ce logement est celui d’un ouvrier ?» Réponse de M : « Parce que ça manque de déco »
Alléchant sujet d’article que cette anecdote relatée sur Vie de prof ! Il y a probablement autant à dire sur la question elle-même que sur la réponse naïve de l’élève : sans évoquer les notions de « logement social » ou de « conditions de salubrité », je me demande bien ce qu’un enfant de CE2 peut savoir sur le sujet. A mon avis (mais je sous-estime sûrement les capacités intellectuelles des élèves du XXIe siècle), il serait déjà admirable qu’il se souvienne (mais lui a-t-on jamais appris ?) des notions de base : « C’est quand le XIXe siècle ? », « C’est quoi un ouvrier ? » (passons sur la syntaxe…). Et je ne parle pas du support « gravure », hors sujet. Ni de l’analyse grammaticale de la phrase interrogative argumentative complexe…
Pièce de vie type du familistère de Guise, cité sociale modèle du XIXe siècle, équipée du poêle Godin fabriqué dans les ateliers de la célèbre usine picarde.
Chambre de « l’appartement témoin » du familistère de Guise, avec son lit pour 2 couchages et son berceau fabriqué à l’usine Godin.
Je ne sais pas quelle gravure avait été proposée aux élèves comme support de travail ; les photos ci-dessus ont été prises au Familistère de Guise (Aisne) où l’appartement type d’un ouvrier de l’usine Godin a été fidèlement reconstitué. Cet ensemble immobilier du siècle de l’industrialisation prospère, modèle social atypique et utopique, mérite vraiment une visite : je vous la conterai un autre jour ! Évidemment, si à décoration on associe une célèbre émission télévisée (ce qui constitue à coup sûr le socle culturel commun de la plupart des enfants de 10 ans), c’est certain, « ça manque de déco » ! J’hésite pour les commentaires… Je me délecte avec les expressions toutes faites, je savoure les périphrases nébuleuses, je déguste le vocabulaire hermétique… Énigmatique : « On a voulu recréer un univers authentique, en osmose avec le sujet, sans compromission avec la réalité tragique du monde ouvrier de l’époque. » Ésotérique : « Alors là, on va être sur un concept très épuré ; le minimalisme comme école de vie inspire la transcendance de l’absence de coloration. » Ludique : « Bon, mes p’tits choux, faudrait mettre un peu d’couleur dans tout ça ! Hop, hop, hop, tu me repeins ce mur en barbe à papa et tu me maroufles ce panneau en cerise confite ! » Allez, une petite dernière pour les vacances, toujours sur Vie de prof :
Évaluation sur le littoral en ce2. De quel type de port s’agit-il? Un port de plaisanterie. ( A la place d’un port de plaisance.) UN endroit où on se marre.
Ton billet a égayé ma soirée, j’en ris encore!
Tellement bien imités ces commentaires d’émission de déco. Je ne supporte plus les : » on est sur un concept de… »qu’on nous sert à toutes les sauces!
Bonne soirée
Elisa
Merci Elisa, ravie d’avoir égayé ta soirée ! L’expression « On est sur » m’exaspère, en déco comme dans le langage quotidien (journalistes en tête). Il pleut SUR Lille (souvent) et SUR Brest (comme dit le poème), mais nous allons en vacances À Trifouillis-les-bigorneaux ! Laure