Versailles : matin sans touristes !

Petit message personnel et affectueux : Joyeux anniversaire Annette !

Il y a des jours où l’on ne regrette pas de s’être levé tôt. Matin de mai au Parc de Versailles. Matin sans pluie, première victoire ; matin sans touristes, presque la gloire ! Remarquez que l’exploit est en réalité bien mince : si on considère que le touriste moyen (c’est à dire venant du bout du monde via le passage obligé par la Tour Eiffel et en halte hâtive au palais du Roi soleil avant de poursuivre sa course effrénée vers le jardinet de Giverny) débarque de car dans la cour d’honneur du château quelques quarts-d’heure avant l’ouverture, soit à 9 h précises, qu’il traverse au plus vite les chambres dorées et molletonnées en se frayant un passage rendu étroit par la densité de ses congénères, qu’il arrive enfin dans la galerie des glaces ébloui mais déçu (par l’interdiction de pouvoir fixer un tel spectacle sur la pellicule virtuelle de son APN), que le guide lui laisse quelques précieuses minutes pour apprécier la vue des jardins depuis ladite galerie, puis quelques autres (plus longues puisque motivées par d’impérieuses nécessités économico-touristiques) dans le « jardin des souvenirs », on peut raisonnablement penser que le touriste moyen sortira du bâtiment aux alentours de 9 h 55. Et que ma trop longue phrase est enfin finie ! Bref, le temps que tout ce petit monde s’ébroue sur la terrasse, dégaine son appareil photo et tente un début d’indépendance toute relative (l’instinct grégaire du touriste est en général proportionnel à la distance qui le sépare de son pays), il est déjà… au moins… 10 h. Sachant que le parc ouvre dès 7 h et le jardin à 8 h, cela nous laisse 2 à 3 heures de flânerie tranquille avant que le flot gloussant et bariolé ne vienne défigurer la calme majesté des lieux…

Le Grand Canal et ses petites embarcations ; le bassin d’Apollon

Les statues, œuvres d’art devant lesquelles on passe pourtant indifférents, comme blasés par la surabondance de beauté. La Cérès -déesse des moissons- de Jean-Baptiste Poultier (1653-1719), portant une lourde gerbe de blé ; la Dormeuse ou Ariane endormie de Corneille van Cleve (1645-1735), alanguie sur la terrasse…

Encadrée par 2 escaliers de 100 marches, l’orangerie construite par Jules Hardouin-Mansart entre 1684 et 1686 abrite l’hiver les palmiers, orangers, citronniers, grenadiers et lauriers roses qui s’alignent autour du bassin aux beaux jours. Les caisses à orangers, reproduction des bacs jardiniers imaginés par André Le Nôtre, sont fabriqués pour le Château de Versailles par Les Jardins du Roi Soleil.

Quelques dorures pour finir ! Au détour des allées dérobées où de très rares promeneurs osent s’aventurer, on découvre des bosquets méconnus. Le Bosquet de la Salle de Bal, dernier bosquet créé par Le Nôtre, nous plonge dans un inattendu décor d’ors et de cascades artificielles… Amphithéâtre de rocaille et de luxe mêlés, au milieu de la nature tranquille… sans touristes!

Je résume : Tant de merveilles sont réunies en ce lieu que nul ne peut se targuer d’en connaître tous les recoins. Pour (re)découvrir Versailles, rendez-vous tôt le matin et en dehors des sentiers battus !

A vos agendas:

Pour le 4OOème anniversaire de sa naissance, le Château de Versailles rend hommage à l’architecte et paysagiste André Le Nôtre (1613-1700), concepteur des jardins de Versailles.

2013, année Le Nôtre : tout le programme des expositions, rénovations, événements et spectacles.